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Burkina : les putschistes se défendront si attaqués, avertit le général Diendéré


Un blindé du Régiment de sécurité présidentielle devant l'hôtel Laico de Ouagadougou le 20 septembre 2015.
Un blindé du Régiment de sécurité présidentielle devant l'hôtel Laico de Ouagadougou le 20 septembre 2015.

Le chef des putschistes a déclaré mardi qu'il s'en remettrait aux conclusions de la médiation régionale qui doit se réunir à Abuja avant de déposer les armes

Le chef des putschistes au Burkina Faso, le général Gilbert Diendéré, a déclaré mardi que des "discussions étaient en cours" avec l'armée loyaliste mais que ses hommes se défendraient en cas d'attaque.

"Nous n'avons pas envie de nous battre mais nous nous défendrons éventuellement", a déclaré le général Diendéré devant la presse, alors que des unités de l'armée sont déployées dans la capitale et exigent la reddition des putschistes.

"Nous avons entamé des discussions, nous avons des échanges très très fructueux et ces échanges on continué ce matin afin de trouver une solution à ce problème", a-t-il dit.

"Nous n'avons pas envie de verser du sang pour rester dans un pouvoir quelconque. Il ne sert à rien de verser du sang ou faire des massacres", a ajouté le général Diendéré, un très proche de l'ex-président Blaise Comparé renversé après 27 ans de pouvoir en octobre 2014.

"Nous voulons surtout discuter, nous voulons trouver avec eux un terrain d'entente de la manière la plus pacifique possible pour éviter de créer des problèmes à la paix", a-t-il encore affirmé.

Des manifestants dénonçant le putsch à Ouagadougou
Des manifestants dénonçant le putsch à Ouagadougou

Auparavant , le général Diendéré a déclaré être en discussions avec les chefs de l'armée du pays pour "faire partir" les unités de province arrivées dans la nuit à Ouagadougou, dans une interview accordée à l'AFP.

"On continue les discussions pour les faire partir", a indiqué le général alors que l'armée, entrée sans résistance dans la nuit de lundi à mardi dans Ouagadougou, négocie la reddition des putschistes de la garde présidentielle.

Des centaines de militaires qui ont convergé sur Ouagadougou "ont été négativement influencés par certaines personnes. Ils ont été mal informés", a ajouté le général, sans plus de précisions.

Le chef des putschistes a déclaré mardi qu'il s'en remettrait aux conclusions de la médiation régionale qui doit se réunir à Abuja avant de déposer les armes.

"Nous tiendrons compte de toute décision qui sera adoptée par la Cédéao (Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest)", a déclaré le général Diendéré. Le projet de sortie de crise de la Cédéao étudié mardi en sommet extraordinaire prévoit notamment la restauration des autorités de transition au Burkina mais aussi l'amnistie des putschistes et la réintégration des partisans du président déchu Blaise Compaoré dans la compétition électorale.

Le général Diendéré a été porté au pouvoir le 17 septembre par un coup d'Etat mené par les hommes du Régiment de sécurité présidentielle (RSP - garde présidentielle), une unité d'élite de l'armée qu'il commandait sous le régime de l'ex-président Blaise Compaoré.

Mais lundi, des chefs de corps de l'armée ont annoncé qu'ils faisaient route avec leurs troupes sur Ouagadougou, pour désarmer de gré ou de force les hommes du RSP.

Le chef d'état-major de l'armée - qui compte environ 11.000 hommes-, le général Pingrenoma Zagré avait ensuite appelé ses frères d'armes à la retenue et demandé au RSP de se rendre.

Une manifestation de Burkinabé de la région de Washington devant la Maison Blanche le 20 septembre 2015
Une manifestation de Burkinabé de la région de Washington devant la Maison Blanche le 20 septembre 2015

Lors de leur avancée en province, l'armée a été applaudie par les habitants massés sur le bord de la route, ont signalé plusieurs témoins qui ont croisé les militaires sur les routes en provenance de l'Ouest et de l'Est.

Cette offensive a été déclenchée après la présentation dimanche d'un projet de sortie de crise par la médiation ouest-africaine, très mal accueilli par la société civile. Dans les rues de la capitale, la plupart des habitants interrogés lundi jugeaient le plan "inacceptable".

Unité d'élite de l'armée, le RSP, qui compte quelque 1.300 hommes, était l'ancienne garde prétorienne du président Compaoré. La société civile avait demandé sa dissolution à plusieurs reprises.

Avec AFP

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