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Burundi : Agathon Rwasa siège au parlement en dépit du boycott


Agathon Rwasa
Agathon Rwasa

Le principal opposant burundais a participé à la première session de l'Assemblée nationale fraîchement élue, disant vouloir "jouer le jeu" pour aider à sortir son pays de la crise, après avoir refusé de reconnaître les résultats des élections.

Agathon Rwasa a justifié sa participation au parlement allant à l’encontre de la position de l’opposition qui a boycotté les scrutins et refusé de reconnaitre la réélection du président Pierre Nkurunziza à un troisième mandat, en violation avec la Constitution.

"On doit se rendre à l'évidence, le forcing de Nkurunziza a bien réussi", a déclaré M. Rwasa à l'AFP lundi en expliquant sa présence sur les bancs de l'Assemblée. "Maintenant, faut-il abandonner à leur sort tous ces gens qui ont voté pour nous, quand bien même les résultats publiés ne sont pas si réalistes que ça?"

Malgré le boycott, M. Rwasa n’avait pas retiré sa candidature si bien que la Commission électorale l’a classé en deuxième position après M. Nkurunziza, à l’élection présidentielle de mardi dernier.

L'opposition juge ce troisième mandat anticonstitutionnel et contraire à l'accord de paix d'Arusha qui avait permis de mettre fin au conflit civil.

Après l'échec de deux médiations onusiennes, la Communauté d'Afrique de l'Est (EAC, qui regroupe Rwanda, Ouganda, Burundi, Kenya et Rwanda) a demandé au gouvernement ougandais de tenter de rapprocher les deux camps par le dialogue.

"Tant que les négociations n'ont pas encore abouti, autant jouer le jeu et je crois que tout sera fixé par l'aboutissement du dialogue entre les parties", a ajouté, confiant, M. Rwasa, réfutant se livrer à un "double langage".

Le principal allié de M. Rwasa dans ce processus électoral, Charles Nditije, n'était pas présent dans l'hémicycle lundi.

Cette première session s'est tenue en présence de 104 des 121 députés devant normalement composer cette nouvelle Assemblée.

L'annonce fin avril de la candidature de Pierre Nkurunziza à un troisième mandat a déclenché un mouvement de contestation populaire violemment réprimé par la police et un coup d'Etat avorté mi-mai.

Au total, plus de 80 personnes sont mortes dans les violences depuis le début de la crise, qui a poussé quelque 170.000 personnes, selon l'ONU, à fuir dans les pays voisins.

Avec AFP

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