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Le pape tance les Nations unies sur l'exclusion et la pollution de la terre


Le pape François prononce un discours au siège des Nations unies à New York, le 25 septembre 2015
Le pape François prononce un discours au siège des Nations unies à New York, le 25 septembre 2015

D’un ton courtois mais ferme, le souverain pontife a, du haut de la tribune des Nations unies, insisté sur "les incontestables limites naturelles éthiques" aux droits individuels.

Dans son allocution prononcée en espagnol, interrompue à plusieurs reprises par des applaudissements nourris, il a dénoncé les discours sans effet et les résolutions qui ne prennent pas en compte les réalités des gens.

Il faudra des "accords fondamentaux" à la prochaine conférence de Paris pour le climat, a soutenu le pape François, insistant beaucoup sur ses priorités pour la sauvegarde de la "maison commune", qu'il avait exposées dans son encyclique "Laudato si'" (Loué sois-tu").

François, quatrième pape à se rendre à l'ONU après Paul VI, Jean Paul II (deux fois) et Benoît XVI, estime qu'il "existe un véritable droit de l'environnement" qui doit être mieux reconnu: "la crise écologique peut mettre en péril l'existence même de l'humanité".

"Dans toutes les religions, l'environnement est un droit fondamental", a-t-il fait remarquer dans cet hémicycle multireligieux.

Le pape argentin a dénoncé "la guerre assumée et faiblement combattue" du narcotrafic, un "conflit, qui en silence, provoque la mort de millions de personnes" et qui corrompt jusqu'à "la vie religieuse et artistique".

François a dénoncé "la colonisation idéologique" qui impose aux "peuples" des "modèles de vie anormaux" et, "en dernier ressort, irresponsables".

Accompagné du rappel de "la différence naturelle entre l'homme et la femme", il s'agissait d'une allusion implicite à la contraception, mais aussi aux genres et au mariage gay, qui a beaucoup de défenseurs dans la ville de New York où séjourne le pape jusqu'à ce soir.

Contre l'exclusion et la "culture du rebut", fil conducteur de tout son discours, Jorge Bergoglio a demandé aux Etats d'imposer un "minimum absolu" qui aurait, "sur le plan matériel, trois noms: toit, travail et terre; et un nom sur le plan spirituel: la liberté de pensée, qui comprend la liberté religieuse, le droit à l'éducation (notamment des filles) et les autres droits civiques".

Il s'est aussi inquiété de "la prolifération des armes". "Il faut oeuvrer pour un monde sans armes nucléaires", a-t-il dit, saluant positivement l'accord des grandes puissances avec l'Iran (sans citer le nom de ce pays) sur son programme nucléaire.

A New York, coeur de la finance et terre d'adoption de millions d'immigrants, où il n'était jamais venu de sa vie, il devait ensuite visiter au nord de Manhattan une école d'enfants d'origine hispanique à Harlem.

Une messe en soirée dans l'immense complexe multisport du Madison Square Garden, en présence de quelque 20.000 personnes, devait clôturer une journée bien chargée.

Certains fidèles s'étaient levés très tôt. Dolores Prebo, jeune mère d'origine équatorienne était arrivée à 01h00 du matin sur la Ve avenue, avec son fils de 20 mois. "C'est notre pape", a-t-elle expliqué à l'AFP.

Josefina Oscco, une Péruvienne de 87 ans s'était installée dès le matin sur le rebord de la vitrine d'un magasin de luxe. "C'est le pape des gens", a-t-elle assuré.

Des mesures draconiennes de sécurité ont été mises en place.

Depuis le début mardi de son voyage de six jours aux Etats-Unis, Jorge Bergoglio a été reçu à la Maison Blanche, occasion pour le président Barack Obama d'afficher (leur identité de vues) sur le climat, la diplomatie ou encore la nécessité de lutter pour les millions d'exclus à travers le monde.

Jeudi, il a demandé aux élus du Congrès américain d'assumer leurs responsabilités vis-à-vis du monde. Il a affirmé son opposition à la peine de mort. Mais il a aussi pris soin de faire l'éloge des idéaux de liberté et du "rêve américain".

François a eu droit à une standing ovation des délégués à la fin de son long discours à l’ONU.

Le pape s'est rendu juste après dans le sud de Manhattan, au Ground Zero, pour rendre hommage aux victimes des attentats du 11-Septembre, en présence de dignitaires de toutes les religions.

Avec AFP

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